Ce texte est un extrait des "Pensées" de Blaise Pascal. Les "Pensées" ont été commencées par Pascal vers la fin de sa vie (1660) et inachevées à sa mort. (Elles furent publiées en 1669.) Le but de cette oeuvre était de constituer une véritable apologie de la religion chrétienne, pour notamment convertir les libertins qu'il avait fréquentés dans sa jeunesse, avec comme thèmes : une anthropologie (étude de l'homme, de sa condition naturelle et sociale), l'insuffisance de l'homme sans Dieu (la recherche du souverain bien) et la solution offerte par la religion chrétienne (son excellence et sa vérité).
Le thème de ce texte est le divertissement au sens premier (étymologiquement : di-vertere = se détourner de). L'homme se divertit, par n'importe quelle activité (travail ou loisir), pour ne pas penser à sa condition, pour fuir la réalité.
Pascal analyse la psychologie humaine avec la méthode : observation → cause → conséquence et comme c'est un texte argumentatif, nous allons faire une étude linéaire pour suivre les étapes du raisonnement.
C'est un raisonnement basé sur l'observation : observation des faits : à considérer
(l. 1). Cette observation est très appronfondie et cela se voit par la longueur de la phrase et des exemples (l. 1-4).
Vient d'une seule chose
(l. 5). Chose = cause (même étymologie en latin).
Pascal juge le comportement humain désordonné (agitation
n'est pas signe d'activité ou d'action précise), incohérent (diverses
au sens fort signifie : qui va en sens contraire) et absurde car il conduit à des peines : (à 2 niveaux de la vie sociale : 1. risques personnels (périls
(l. 2)) et 2. conséquences pour les autres : querelles; passions; entreprises hardie
(l. 3-4). Donc : vie sociale ←→ malheur collectif.).
Pascal oppose le repos au mouvement : repos et solitude (dans une chambre
(l. 6)) mais, pour ne pas tomber dans le malheur, l'homme s'agite agitations
(l. 2).
Après l'analyse viennent les exemples : 2 phrases commençant par un homme
et on
. Pascal montre ainsi l'agitation de l'homme.
Raisonnement rigoureux : de l'observation des faits il interprète : j'ai pensé
→ j'ai trouvé
(l. 12-13). Il a réfléchi.
La raison est dans la nature malheur naturel
(l. 14). Cela fait référence au péché Originel.
Le malheur est d'autant plus terrible qu'on en a conscience. La misère (misérable
(l. 15)) énonce la raison.
Ainsi, le paragraphe 2 est l'exposé d'une hypothèse : l'homme ne peut penser de près au malheur de sa condition. Son agitation n'est qu'un moyen de se "détourner" : c'est le divertissement.
Raisonnement logique : après la cause et la raison, il dégage les conséquences de là vient que
(l. 17) en expliquant des faits avec son hypothèse.
Utilisation d'antithèses : il fait le tour du problème et élimine les hypothèses fausses Ce n'est pas qu'il y ait... ni qu'on s'imagine
(l. 18-20) qui celles de "tout le monde", à travers de nombreux exemples, et il donne finalement ses hypothèses : mais c'est
(l. 24). Au niveau des amusements, il donne des exemples (le jeu, la chasse (l. 19-20)), qui s'adressent à la haute société, aux libertins, en expliquant que ce n'est pas le gain mais la prise qui intéresse le joueur.
Le bonheur des hommes est un bonheur épicurien.
La solitude du prisonnier, qui est privé de liberté, mais aussi de divertissement, est la même que celle du roi, ce qui peut paraître paradoxal. Mais ils essayent tous deux d'échapper au tracas en s'occupant.
Ce texte dénonce une illusion : celle du bonheur par l'activité (travail ou loisir). C'est un bonheur épicuriste ou négatif car il ne consiste qu'à oublier le malheur de la condition humaine.
Pascal utilise une argumentation rigoureuse, et très structurée avec beaucoup d'exemples. Il utilise la méthode inductive.
Mais Pascal montre ce qu'il veut montrer, son raisonnement reposant sur l'hypothèse de la doctrine du pêcher originel.
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