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Henri Bergson - La pensée et le mouvant

Au programme : la deuxième conférence sur la perception du changement.

Bergson

* 18 octobre 1859; † 4 janvier 1941.

La pensée et le mouvant est paru en 1934.

Structure

La perception du changement (le chapitre Ⅴ) contient le texte de deux conférences que Bergson a prononcées en Grande-Bretagne les 26 et 27 mai 1911.

1ère conférence : Eléates et les « métaphysiciens en général » ont extrait l'homme du temps que la philosophie bergsonienne va permettre de réintégrer.

La 1ère conférence

La philosophie est née de l'insuffisance de la perception. Parce que chaque philosophie est partielle, la philosophie est plurielle. La philosophie peut s'unifier si elle travaille à dilater la perception.

La visée de l'art est l'extension du champ de la perception. Les poètes et romanciers sont aptes à faire surgir en nous des émotions enfouies et inaperçues. En fixant sur la toile ce que nous avions perçu sans l'apercevoir, le peintre modifiera notre perception de la réalité. Nous aurons à voir par un travail de l'attention ce que l'artiste a perçu dans la fulgurance de la grâce.

Une juste perception du temps rétablira la métaphysique dans ses droits.

La 2nde conférence

Les numéros correspondent aux paragraphes du texte. De 1 à 18 pour la 1ère conférence, de 19 à 41 pour la 2nde.

Idées

Le mouvement et le changement sont indivisibles. Le mouvement est indivisible parce que nous le sentons indivisé.

C'est la confusion entre l'action sur le réel et la nature du réel qui explique l'illusion de l'immobilité.

La pure durée n'est qu'une succession de changements qualitatifs et non une juxtaposition de moments homogènes mesurables par lesquels s'introduit subrepticement l'espace. Elle est hétérogénéité pure.

La philosophie bergsonienne est une philosophie de l'action. Il n'y a pas de substance sous le changement et le mouvement. Ils sont en eux-mêmes substantiels. Nous substituons des positions au passage.

La vue est le sens de l'espace, l'ouïe est le sens du temps.

L'intuition : saisir les choses du dedans. La durée, pour être saisie dans la vraie clarté de l'intuition exige une déconstruction de nos habitudes.

C'est l'événement qui fixe ses limites au présent : on désignera par présent le laps de temps qui s'écoule entre le commencement et la fin d'un événement.

Bergson conteste la conception augustienne que le passé puisse survivre autrement que par l'intermédiaire du présent et que la mémoire soit un magasin conservant ce passé dans lequel il suffirait de puiser les souvenirs qui y sont rangés.

Le présent au sens large englobe toujours un passé et un avenir proches. Entre dans ce présent tout élément du passé et du futur qui s'articule étroitement avec le présent immédiat, c'est-à-dire qui l'intéresse ou l'influence directement. (critère retenu par Bergson p.169) : la distinction du passé et du présent, arbitraire, relative à l'étendue du champ […] de notre attention à la vie. Il n'y a pas lieu d'opposer présent et passé comme ce qui est à ce qui n'est pas, mais comme ce qui est utile à ce qui ne l'est pas. Le cerveau élimine le passé inutile à l'action pour ne retenir que ce qui peut servir le moment présent. Le cerveau est ainsi ce qui permet l'oubli. Le présent est durée, continuité, il est mouvant, c'est-à-dire très exactement le contraire d'une éternité figée, immuable, c'est-à-dire, étymologiquement, qui ne peut changer.

Bergson refuse le tout scientifique et des thèses qu'il désapprouve : le mouvement divisible, vision simplifiée et simpliste du monde donnée par les scientifiques, est pour lui une vue de l'esprit.

Citations

Mise à jour : 19-09-2005   ⚪   Webdesigner & webmaster : Nicolas Roffet   ⚪   Page valide XHTML 1.0 Strict, CSS2